LA POSTE AUX CHEVAUX, REGLEMENTS ET ORGANISATION.
PREMIERS REGLEMENTS :
1- L’édit de 1561
Le premier acte législatif important concernant les postes date du 10 juin 1561 : « Lettres patentes qui établissent la charge de Maître général des Postes et déterminent son autorité
et sa compétence », et émane du grand réformateur de l’état savoyard que fut Emmanuel Philibert. Cet acte est la base de l’organisation officielle du système. Il admettait l’archaïsme du système
précédent et sa différence avec les pays voisins.
A la tête de l’institution était crée une charge de Maître Général des postes qui devenait le directeur de cette administration. Il s’agissait d’une véritable réforme. Cet acte annulait les
structures existantes, ainsi que les concessions accordées, donnant tous pouvoirs à ce nouveau directeur pour reconstruire le réseau.
Deux édits du 1er juin 1583 et 8 novembre 1614, viendront compléter cette réforme.
2- Les lettres patentes de 1652 .
Au cours du XVII° siècle, Charles Emmanuel allait renforcer le monopole de la poste, « défendant à cet effet à toutes personnes et voituriers de tenir semblables chevaux et d’en louer pour aller
sur la route et le grand chemin des dites postes de Nice à Chambéry, à Turin et de Turin aux dites deux villes, à peine de vingt cinq écus d’or d’amende…et de confiscation de leurs chevaux au
profit des dits maîtres de poste ».Il n’y avait alors en Savoie qu’une seule ligne de poste, pour les lignes de traverse la règle ne s’appliquait pas : « pourront toutefois les dits voituriers
louer des chevaux pour aller à la traverse de nos états et par tous autres chemins et routes que celles de la poste susdite de Chambéry à Turin et de Turin à Nice où seront établis les dits
relais. » . Cet édit permettait : l’établissement d’un relais en chaque poste depuis Turin à Chambéry et de la même ville de Turin à Nice et des dites villes de Chambéry et Nice à Turin
pour la commodité des voyageurs
Pour la première fois, était mentionnée l’autorisation faite aux particuliers d’utiliser les services des relais, avec leurs propres voitures.
3-Le Règlement de 19 septembre 1772.
Dans une première étape, le Duc Victor Amédé II érigeait la poste en office royal dont le directeur général recevait les ordres directement du Roi.
La seconde étape fût la publication en 1772, d’un nouveau règlement .
Charles Emmanuel conscient « des avantages et des commodités que l’établissement des postes procure au commerce et au public » donne des dispositions pour affermir « toujours plus un bénéfice si
intéressant ».Ce règlement donnait une grande impulsion au système.
« En conséquence après avoir fait établir le départ et l’arrivée des postes deux fois par semaine, et les introduire dans plusieurs endroits qui n’en jouissaient pas, et que les chemins ont été
réparés dans la plupart des provinces, nous avons jugé à propos de rendre uniformes dans tous nos états de terre ferme les lois qui concernent le bon ordre des postes, la juridiction sur icelles,
leur prompte expédition, et les plus grandes facilités de la course en poste, et de régler par un nouveau tarif les droits et les taxes qu’il est nécessaire, ensuite des changements survenus, de
fixer pour l’exercice de ce droit régalien. ».
Pour la première fois dans son histoire, le service des postes était réglementé de manière très stricte et très détaillée. Toutes les composantes de cette grande administration étaient passées en
revue. Les charges du personnel et la nature du service rendu aux usagés étaient établis.