D’abord réservé à la transmission des ordres royaux, le courrier fut acheminé par des messagers, à pied ou à cheval.
Les relais sont là pour fournir des chevaux frais aux voyageurs ou à la malle poste. En Savoie la lieue de poste était de 4 kilomètres et une poste valait 8 kilomètres, selon le géomètre Pavy, en 1849, (1FS 2090). M. Harzany dans La vie à Aix les bains autrefois, donne pour la poste de Savoie la distance de 12 kilomètres et 330 mètres.
Les relais étaient distants l’un de l’autre de une poste à trois postes 1/2.
En Savoie, c’est François 1° (1494-1547), qui introduit la Poste en 1536, lors de l’occupation française (1536-1559) selon l’abbé Truchet. Mais la lettre de concession de la poste d'Aiguebelette, par le Duc de savoie, charles III, à Charles Planche, le 2 août 1521, contredit cette affirmation.En 1536, Etienne Regnault, fils d’Etienne est cité comme « Chevaucheur tenant la poste pour le roi en la cité de Maurienne, au logis des 3 rois » à St Jean de Maurienne .A Chambéry, c’est Jean Vignet qui est cité en 1551.
Emmanuel-Philibert (1553-1580) officialise la nomination des maîtres de poste, courriers, et estafettes le 8 septembre 1561, son fils Charles Emmanuel (1580-1630) établit leurs privilèges en 1607.
La carte générale de toutes les routes et traverses de France, de 1626, ne fait pas figurer la route du Mont Cenis. En 1632, la carte des routes de poste, établie par Nicolas Sanson, fait figurer la route du Pont de Beauvoisin à Turin, les relais sont les suivants jusqu’au Mont Cenis ;
Pont Beauvoisin, Aiguebelette, Chambéry, Montmélian, Maltaverne, Aiguebelle, Epierre, La Chambre, St Jean de Maurienne, St Michel, St André, Orfé (Aussois ?), Lanslebourg, Tavernette .
Il y 15 relais de Pont de Beauvoisin à Lanslebourg, en 1772, qui sont sensiblement les mêmes ; Les Echelles ont remplacées Aiguebelette, et l’on trouve St Thibaud de Couz, Villarodin et Bramans.
Le fonctionnement de ces relais était assuré par les maîtres de poste. Ceux-ci ne manipulaient pas les lettres, contenues dans des sacs et rangés dans des malles, mais se cantonnaient à fournir des chevaux frais et des guides (les postillons). Les chevaux de poste étaient les seuls à pouvoir circuler au galop.
Le postillon ayant atteint le relais suivant, ramenait les chevaux au trot, lorsqu’ils s’étaient désaltérés et reposés au moins 30 minutes.
Pour aller de Montmélian à Chambéry, au galop et revenir au trot, les postillons mettaient entre 4 heures et 5 heures, en 1846, et ils mettaient de 3 heures 30 minutes à 4 heures 30 minutes, de Montmélian à Maltaverne. Pour avoir établit un « excès de vitesse », en 1843, le garçon d’écurie, Excoffon, ne deviendra pas postillon ; Il a couvert la malle de Montmélian à Maltaverne en 51 minutes, en usant les chevaux.
Les maîtres de poste étaient propriétaires des bâtiments et des chevaux. Quand ils arrêtaient le service, si ils n’avaient pas vendu le relais, celui-ci se déplaçait à un autre emplacement, chez le nouveau titulaire. A Montmélian, le relais a été à au moins à deux endroits différents et à St Thibaud de Couz il a changé au moins 3 fois de place. Deux à trois postillons, des garçons d’écurie, un bourrelier et quelque fois un maréchal-ferrant dépendaient de lui.
Le nombre de chevaux est variable d’un relais à l’autre et suivant les époques ; En l’an XIII, Piot d’Aiguebelle a 12 chevaux, en 1814, Floret Joseph, de Modane, déclare avoir 20 chevaux et en 1851, Jean Aragon, de Montmélian a au moins 19 chevaux.
le maître de poste tenait souvent une auberge. Il s’agit de La pomme d’or à Chambéry, La grande maison, aux Chavannes en Maurienne ou Le petit Turin à St Michel de Maurienne.
Les maîtres de poste possédaient un brevet attribué par l’autorité en place.
En l’An 2, Maurice Ortolland, obtient le brevet de maître de poste d’Epierre, il touchera 45 sols et les postillons auront15 sols, par poste et par cheval. En 1852, le prix à payer est de 20 centimes, par kilomètre et par cheval et pour le postillon de 12 centimes sauf pour le Mont Cenis dont le tarif est différent. Vers 1850, l’attribution des relais se fera aux enchères.
Ils parvenaient parfois à créer une «dynastie » de maître de poste, comme les Bourgeois, à Montmélian, qui tiennent la poste pendant cinq générations, les Horteur, à Grand-Maison, aux Chavannes en Maurienne, qui eux, tiennent des relais en plusieurs endroit, vers 1865 ou les Aragon qui occupent Montmélian, Les Echelles et Chapareillan.
Certains obtiendront une concession pour le transport des voyageurs en voitures publiques, comme Joseph Horteur, en 1846 ou Cosme Jorcin, de Lanslebourg, pour pouvoir lutter contre la concurrence.